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CASIRI Miguel Bibliotheca Arabico-Hispana Escurialensis sive librorum omnium mss. quo Arabice ab auctoribus magnam partem Arabo-Hispanis compositos bibliotheca Coenobii Escurialensis complectitur, recensio & explanatio.

VENDU

Madrid, Antonio Perrez de Soto

2 volumes in-folio (356 x 231 mm and 348 x 234 mm) 7 ff.n.ch. (sans le faux-titre), XXIV,544 pp. pour le volume I; 4 ff.n.ch. (avec le faux-titre), 352 pp., 107 ff.n.ch. (index et errata). Imprimé a simple et à double colonnes en caractères romains, italiques, et arabes. Maroquin rouge, large dentelle d’encadrement doré, armoiries centrales de Charles III d’Espagne, dos à nerfs, compartiments richement ornés d’un décor floral, pièce de titre et de tomaison de maroquin noir, gardes et doublures de papier marbré, tranches dorées (reliure de l’époque).

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35000,00 

1 en stock

Exemplaire de présent relié en maroquin rouge aux armes de Charles III d’Espagne

Palau, 47287; Guigard, I, 79.

Première édition de cet important catalogue des manuscrits arabes de l’Escurial, comprenant de nombreux longs extraits illustrant l’histoire arabe de l’Espagne. Le livre a été imprimé aux frais du roi Charles III. Un petit nombre d’exemplaires ont été pourvus de cette précieuse reliure pour être distribués dans la maison royale.

La collection de manuscrits arabes de la Bibliothèque royale d’El Escorial, fondée par le roi Philippe II vers 1565, comprend des volumes précieux, comme l’exemplaire autographe du Lubâb al-Muhassal fî Usûl al-Dîn (Principes de théologie) d’Ibn Khaldûn en 752 A.H./1351 A.D., et une copie du Kitâb al-Maqâmât (Livre des Assemblées) d’al-Harîrî, transcrite du vivant de son auteur en 483 A.H./1090 A.D., le texte arabe original du Muqni’at al-Sâ’il ‘an al-Marad al- Hâ’il d’Ibn al Khatib, un traité datant d’environ 1362 sur la peste noire MS Arabic 1785. Dans son traité sur la peste, Ibn al-Khatib explore l’idée de la transmission de la maladie par contagion, des siècles avant que Louis Pasteur ne mène ses expériences en Europe et de nombreux autres titres précieux.

La Bibliothèque royale de l’Escorial possède l’une des meilleures collections de manuscrits arabes, ayant commencé à acquérir ces ouvrages en 1571 par l’intermédiaire de Juan Páez de Castro. À cette date, les livres achetés formaient une collection qui comprenait également des ouvrages saisis lors de diverses batailles, comme celle de Lépante. La collection a été augmentée par les manuscrits qui appartenaient à la bibliothèque du sultan du Maroc Muley Zaydan qui ont été incorporés à la bibliothèque de Philippe III d’Espagne. Par coïncidence, la bibliothèque complète du sultan, connue sous le nom de bibliothèque Zaydani, nous a été transmise jusqu’à nos jours. Pendant la révolte d’Ahmed ibn Abi Mahalli en 1612, Muley Zaydan chargea un corsaire français, Jehan Philippe de Castelane, de transporter ses biens de Safi à Santa Cruz do Cabo, Agadir, pour une somme de 3000 escudos après avoir subi une défaite à Marrakech. Après avoir attendu 6 jours, sans être payé, Castelane fait voile vers le nord pour Marseille, avec la cargaison toujours à bord, espérant vendre les marchandises pour récupérer ses pertes. Quelque 4 navires de la flotte de l’amiral espagnol Luis Fajardo interceptent le navire près de Mehdya et l’emmènent à Lisbonne (qui faisait alors partie de l’Espagne) et condamnent l’équipage pour piraterie. De Lisbonne, la bibliothèque zaydani a ensuite été emmenée à Cadix et inventoriée. Après Cadix, la collection poursuit son voyage, sur ordre de Philippe III, et est emmenée chez le conseiller Juan de Idiáquez à Madrid. Deux ans plus tard, en 1614, la collection est transmise à l’Escorial pour y être conservée de façon permanente. En 1671, un incendie a ravagé l’Escorial, brûlant une grande partie des manuscrits. Seuls environ 2 000 manuscrits (sur environ 4 000) ont été sauvés, et c’est ce qui reste aujourd’hui de la bibliothèque Zaydani. Elle est considérée comme la plus importante collection de manuscrits arabes d’Espagne et l’une des plus pertinentes d’Europe. Il est intéressant de noter qu’à l’époque de cette saisie des manuscrits de Zaydan, l’arabe écrit était largement interdit en Espagne, l’Inquisition espagnole étant à l’origine de la destruction de nombreux ouvrages arabes. À cette époque, les fonctionnaires fouillaient les maisons des musulmans espagnols pour confisquer et détruire les manuscrits en langue arabe. Cependant, les personnes riches et influentes étaient quelque peu exemptées de ces interdictions et pouvaient sauver certains manuscrits arabes en les envoyant à l’Escorial pour y être étudiés. Ce fut le cas de la collection Zaydani. Le neveu d’Idiaquez, Francisco Gurmendi, ainsi que Juan de Peralta ont demandé que la collection soit amenée à l’Escorial dans ce but. Peralta était également intéressé par l’acquisition de la collection par l’Escorial, car cet ajout renforcerait la notoriété de la bibliothèque. D’autres, comme Thomas Erpinius, ont également plaidé en faveur de l’étude de la langue arabe afin de l’utiliser comme outil pour forcer les musulmans à se convertir au christianisme. Malgré cela, les manuscrits sauvés, y compris la bibliothèque Zaydani, ne furent pas mis à la disposition du public et furent conservés séparément du reste de la collection de l’Escorial.

Miguel Casiri (Mikhael Ghaziri, 1710-1791) était un savant maronite et orientaliste du Liban. Le nom Al-Ghaziri est lié au village de Ghazir, dans le district de Kisrawan au Liban central, d’où ses grands-parents avaient émigré à Tripoli où il est né en 1710. Il a étudié à Rome au Collège maronite romain, dirigé par les Jésuites, où il est arrivé en 1721, et où il a appris l’arabe, le syriaque, le chaldéen, la philosophie et la théologie. Il est ordonné prêtre à Rome, au monastère de Saint-Pierre et Saint-Marcellin, le 29 septembre 1734. En 1736, il se rend au Liban, envoyé par le pape Clément XII, avec Joseph Assemani, comme théologien du légat apostolique au synode provincial tenu sur le Mont Liban, à Louiaze, et comme gardien du sceau du diocèse de Tripoli. En 1747, Felipe Ramírez, gouverneur de Jaca, l’incite à venir en Espagne comme interprète des langues orientales pour l’Inquisition. Une fois à Jaca, il tarde à obtenir le poste et tombe malade. Il s’installe donc à Saragosse et, en 1748, prend contact avec son ancien professeur de théologie à Rome, le prêtre jésuite Francisco de Rávago, confesseur du roi Ferdinand VI et directeur de la Bibliothèque royale de Madrid. Ce dernier le transfert à Madrid pour occuper le poste de conseiller pour les langues orientales à la Bibliothèque royale. Le 18 avril 1748, il est nommé scribe surnuméraire à la Bibliothèque royale de Madrid pour être employé “aux traductions qui semblent opportunes des livres orientaux […]”, et en 1750, il obtient le poste de scribe à titre personnel ; en 1763, il est nommé bibliothécaire à titre personnel. Juan de Santander, Blas de Nassarre, bibliothécaire du royaume, Juan de Iriarte et le père Rávago pressent le roi Ferdinand VI de faire étudier et cataloguer par Casiri les manuscrits arabes de la bibliothèque royale de l’Escorial.

L’ouvrage a été publié sous le titre Bibliotheca Arabico-Hispana Escurialensis, et comprend un catalogue de 1851 manuscrits arabes, avec plusieurs extraits de biographie et d’histoire. Les manuscrits sont classés par sujets. Le travail a pris la forme d’une bibliographie annotée avec des extraits, en arabe, démontrant la valeur des manuscrits d’une importance particulière, et des traductions de ces extraits en latin. Le deuxième volume rend compte d’une grande collection de manuscrits géographiques et historiques, qui contiennent des informations précieuses sur les guerres entre les Maures et les chrétiens en Espagne. Son travail est lié aux objectifs de la Bibliothèque royale de publier des ouvrages utiles : “L’arabisme espagnol […] est animé par […] la conviction […] que dans ces manuscrits ils devaient trouver des solutions aux problèmes de l’époque”.

Exemplaire de présent

Magnifique exemplaire, relié pour Charles III, le dédicataire, en maroquin rouge richement doré et orné, et imprimé sur papier plus épais.

Quelques petites taches à la couverture du volume I, quelques légères taches marginales occasionnelles au volume II.

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