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In-plano (650 x 470 mm) Titre manuscrit calligraphié dans un cadre gravé, et 39 planches gravées sur papier (filigrane : trois croissants + filigrane impérial + GB). Demi-veau brun (reliure dans le style de l’époque).
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Suzanne Boorsch, Venetian prints and books in the age of Tiepolo, Metropolitan Museum of Art, New York, 1997 ; Brigitte Buberl, ‘… un occhio e mezzo’. Kupferstiche nach Vorlagen von Giovanni Battista Piazzetta (1683–1754) (Münster 1987) ; Maria Agnese Chiari Moretto Wiel, L’eredità di Piazzetta. Volti e figure nell’ incisione del Settecento, Palazzo Ducale, (Venise, 1996) ; Gianvittorio Dillon, Aspetti dell’incisione veneziana nel Settecento, Scuola grande di S. Teodoro, (Venise 1976) ; Attilia Dorigato, ‘Giambattista Piazzetta e l’incisione veneziana del Settecento’ dans Giambattista Piazzetta: il suo tempo, la sua scuola (Venice 1983), pp.173–194 ; The Glory of Venice: art in the eighteenth century, Royal Academy of Arts, London, (New Haven & Londres 1994) ; George Knox, Piazzetta. A tercentenary exhibition of drawings, prints, and books, catalogue of an exhibition, (Washington DC 1983) ; Adriano Mariuz, ‘“Questi xe visi… Nu depensemo delle maschere”: Giambattista Piazzetta e gli incisori delle sue “mezze figure”’ in G.B. Piazzetta. Disegni, Incisioni, Libri, Manoscritti, Fondazioni Giorgio Cini, Venise, 1983, pp.48–53. Fabio Mauroner, Incisioni del Pitteri (Bergamo 1944) ; Aldo Ravà, Marco Pitteri. Incisore veneziano (Florence 1922) ; Andrew Robison, Piranesi. Early Architetural Fantasies. A Catalogue Raisonné of the Etchings (Londres 1986).
Merveilleux album de 39 grandes planches réunissant 3 suites reproduisant des oeuvres de Giovanni Battista Piazzetta, gravées par Francesco Cattini, Marco Pitteri et Teodoro Viero.
Au cours de sa carrière, Giovanni Battista Piazzetta, peintre et dessinateur vénitien, réalisa des portraits et des œuvres intitulées « Teste di Carattere », considérées comme des œuvres d’art à part entière, destinées à être exposées sous verre, encadrées et accrochées au mur, et non conservées dans un album ou un portfolio.
À l’instar des pastels de Rosalba Carriera et des petites peintures à l’huile de Pietro Longhi, les «têtes » de Piazzetta étaient parfaitement adaptées au changement de mode qui s’opéra à Venise au début du XVIIIe siècle, lorsqu’un nouveau goût se développa pour les décors légers et aérés, les pièces intimes ornées de petits tableaux et les petits meubles raffinés. L’enthousiasme pour les études de personnages de Piazzetta fut immédiat ; elles devinrent extrêmement populaires et continuèrent à être très prisées, tant par un groupe de collectionneurs internationaux enthousiastes que par les Vénitiens, pendant plusieurs années après la mort de l’artiste.
Pour ceux qui ne pouvaient pas s’offrir les dessins, les estampes constituaient un substitut efficace. Un projet de gravure de l’œuvre de Piazzetta fut conçu dès le début des années 1740 par les graveurs Marco Alvise Pitteri (1702-1786) et Giovanni Cattini (1715-1804 ou 1809). En 1742, Pitteri demanda le privilège de graver quinze des « têtes » de Piazzetta. L’année suivante, Cattini publia sous le titre Icones ad vivum expressae quatorze études de caractères et d’expressions, avec un portrait de Piazzetta en frontispice.
En 1755, les gravures encadrées de Pitteri d’après Piazzetta étaient devenues un élément familier des intérieurs vénitiens aisés – « il più bell’ornamento di uno studio, di una Camera, di un ritiro », s’extasiait le dramaturge Carlo Goldoni dans une lettre dédicatoire au graveur (Le Commedie del Dottore Carlo Goldoni, Florence 1755, x, p. 301, cité par Mariuz, p. 48). Vingt ans plus tard, « les suites de piazettes gravées par Pitteri » étaient toujours à la mode, éblouissant Fragonard dans les boutiques d’estampes de la Merceria. Les estampes de Cattini d’après Piazzetta connurent également une longue existence : six éditions ou plus des Icones furent publiées à partir des matrices originales, en 1743, 1753, 1754, 1763, 1767 et 1779.
Certains acheteurs continuèrent à relier les estampes dans des albums, et Pitteri répondit à leur demande en imprimant une « page de titre » non datée – Opera Joannis Baptistae Piazzetta Veneti Pictoris Eximii, Quae Marcus Pitteri Venetus sculpsit et escudit – à placer devant leur sélection personnelle de ses estampes. Notre album ne possède pas cette page de titre imprimée, en revanche, il débute par une belle page de titre calligraphié en italien, réalisée pour le collectionneur de l’époque. Ces albums étaient probablement courants à l’époque, mais au fil du temps, ils ont été dispersés et il est aujourd’hui fort rare de trouver des series de ces gravures, même dans les plus grandes collections publiques (il n’existe qu’une poignée d’exemplaires des six éditions connues).
Les dessins de trois des gravures, dont l’autoportrait de Piazzetta utilisé pour le frontispice, appartenaient sans aucun doute au consul britannique à Venise, Joseph Smith. Le jeu du premier tirage de ces gravures ayant été publié par l’imprimerie Giambattista Pasquali, financée et dirigée par Smith, on peut imaginer que c’est Smith qui fut à l’origine de la publication de ces suites.
Giovanni Cattini est un graveur accompli, mais son œuvre est modeste et on ne sait pratiquement rien de sa vie. Né à Venise vers 1715, il apprit la gravure dans l’atelier de Giovanni Antonio Faldoni ; sa première œuvre connue est une estampe signée Io. Bapta Mariotti Inv. | Io : Cattini Sc. dans un livre publié à Venise en 1734 (l’Œuvre grecque de Saint Irénée, « Apud Franciscum Pitterium bibliopolam ad signum Fortunae triumphantis »). Cattini entra rapidement au service du prestigieux éditeur Giambattista Albrizzi, qui avait également sous contrat Piazzetta. En 1736, Cattini grava sa première estampe d’après Piazzetta, « Jacques-Bénigne Bossuet ispirato dalla Fede », frontispice du premier volume de l’édition Albrizzi des Œuvres de Bossuet (Buberl pp.71–72 Abb. 33, pour le dessin ; Dorigato n° 102, pour l’estampe). Il semble avoir abandonné la gravure peu après la mort de Piazzetta, en 1754, bien que ses anciennes matrices aient été utilisées pour des livres publiés longtemps après. La seconde moitié de la vie de Cattini, qui vécut jusqu’en 1804 ou 1809, n’est pas documentée.
Le graveur Marco Alvise Pitteri (1702-1786) apprit la gravure auprès de Giuseppe Baroni et Giovanni Antonio Faldoni, dont il reprit « un système de définition des formes à l’aide de longues lignes parallèles, mais au lieu des rainures lisses de Faldoni, les lignes de Pitteri sont complètement irrégulières en largeur, créant un effet de nodules sur toute leur longueur » (Boorsch p.20). Cette technique était particulièrement adaptée à la reproduction des nuances subtiles des dessins à la craie de Piazzetta.
Comme la suite de Cattini, celle de Pitteri fut largement copiée, notamment à Augsbourg en mezzotinte par Johann Lorenz Haid (Knox pp. 39-40) et à Munich par Franz Xavier Jungwirth (Wiel nos 51-54).
Teodoro Viero (1740-1819) est un graveur, peintre et éditeur italien. Il fut l’élève de Nicolò Cavalli, Giovanni Marco Pitteri et Francesco Bartolozzi, auprès desquels il apprit l’art de la gravure. Il exerça les métiers de peintre de miniatures, graveur et éditeur à Venise. C’est à son initiative que ce nouveau tirage des suites de ses ainés, Cattini et de Pitteri, fut publié, suites auxquelles il ajouta son travail personnel.
Souvent dispersés, les ensembles complets de ces estampes sont aujourd’hui extrêmement rares, même dans les plus grandes collections publiques.
Suite de Cattini :
I. Portrait de Giambattista Piazzetta.
II. Homme pensif.
III. Jeune femme.
IV. Deux jeunes gens se regardant.
V. Enfant.
VI. Vieil homme appuyé sur un bâton.
VII. Jeune homme à la casquette et enfant de profil.
VIII. Femme avec un panier.
IX. Érudit lisant avec une loupe.
X. Jeune musicien.
XI. Vieille femme avec un chapelet.
XII. Mathématicien.
XIII. Jeune homme appuyé sur un bâton et vieil homme.
XIV. Jeune chasseur et deux jeunes filles.
XV. Femme d’âge moyen.
Suite de Pitteri :
I. Homme avec chapelet.
II. Jeune femme avec garçon.
III. Jeune femme tenant une épée.
IV. Homme avec chapeau à large bord et col de fourrure.
V. Garçon avec chien.
VI. Jeune femme de profil.
VII. Fille avec beignet.
VIII. Garçon avec citron.
IX. Portrait de Scipone Maffei.
X. Portrait de Marco Pitteri.
XI. Portrait de Giambattista Piazzetta.
XII. Portrait de Carlo Goldoni avec perruque.
Suite de Viero :
I. Berger.
II. Jeune fille appuyée sur son coude.
III. Jeune homme de profil avec une capuche en fourrure.
IV. Femme de profil.
V. Berger avec une flûte.
VI. Jeune fille avec un chapeau.
VII. Jeune femme de profil.
VIII. Jeune fille de profil.
IX. Éthiopien.
X. Jeune fille avec un turban.
XI. Vieil homme avec un chapelet.
XII. Jeune fille aux fleurs.




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