PALLU François Relation abrégée des missions et des voyages des évesques françois envoyez aux royaumes de la Chine, Cochinchine, Tonkin & Siam.

Cordier, Bibl. Sinica, 826 ; Löwendahl, 138 ; manque à Chadenat.

Édition originale, très rare de cette importante relation rédigée par Mgr François Pallu (1626-1684), l’un des fondateurs des Missions étrangères de Paris. Elle témoigne du regain de l’influence des missionnaires jésuites en Asie pendant la seconde moitié du XVIIe siècle.

François Pallu est l’un des principaux fondateurs des Missions Étrangères de Paris avec Mgr Lambert de La Motte et Mgr Cotolendi. Nommé très jeune chanoine, il se lia rapidement avec le jésuite Alexandre de Rhodes, missionnaire au Tonkin et en Cochinchine, qui à cette époque était de retour en Europe pour demander au Pape d’instituer des évêques dans le pays qu’il évangélisait. En 1659 Pallu fut nommé vicaire apostolique du Tonkin, administrateur des provinces de Yunnan, Guizhou, Hou Kouang, Sichuan, Guangxi en Chine, et du Laos.

Après avoir, autant qu’il le pouvait, organisé son voyage, Pallu quitta Paris le 8 novembre 1661, et s’embarqua à Marseille le 2 janvier 1662. Il débarqua à Alexandrie, se rendit à Ispahan, d’où il partit pour rejoindre Bender-Abbas-si, à l’extrémité du golfe Persique et de la mer d’Oman ; de là, il gagna le comptoir de Surate, traversa l’Inde, et enfin arrive à Juthia, capitale du royaume du Siam. C’est là qu’il décida de l’établissement d’un séminaire où serait formé le clergé indigène des missions. Pour vaincre les redoutables oppositions auxquelles ils étaient confrontés, les missionnaires avaient besoin de pouvoirs plus étendus que ceux dont ils jouissaient. Pallu reprit alors la route de l’Europe en 1667 et c’est à son retour à Paris qu’il fit publier cette relation.

Pallu passera sa vie à voyager entre l’Asie et l’Europe. Du Siam, il partit pour la Chine en 1683. Arrêté en mer par les défenseurs des Ming, il fut fait prisonnier à Formose pendant plusieurs mois. Enfin, en janvier 1684, il arriva en Chine, à Zhang zhou au Fujian en tant qu’administrateur général. Très affaibli par tous ses voyages, François Pallu mourut d’un catarrhe le 29 octobre 1684, à Moyang, au Fujian. Il fut enterré près du village, dans un endroit connu des chrétiens sous le nom de la Sainte-Montagne. En août 1912, avec l’autorisation du Séminaire des Missions étrangères et du vicaire apostolique du Fujian, Mgr Aguirre, ses cendres furent transférées à Hong Kong, dans la maison de retraite appelée Nazareth, puis ramenées à Paris le 4 mars 1954.

« First edition of the account of the voyages made to East Asia in the early 16660s by Pallu, Pierre Lambert de la Motte and Ignace Cotolendi, sent there by Pope Alexander VII as vicars apostolic. A second edition appeared in 1682 and an Italian translation in 1669.

“François Pallu belonged to the so-called ‘Les bons amis’, a group of French Jesuit priests whose activities were ultimately responsible for the formation of the Société des Missions Étrangères. Disenchanted with the achievements of the Propaganda in the mission to Asia, Pallu and his colleagues in ‘Les bons amis’ had travelled to Rome in 1657 to present Pope Alexander VII with their case for increased missionary activity in the Far East, while also seeking to dispel the Propaganda‘s suspicions of French involvement in the field. Their petition was evidently successful and the Pope divided the Far East in three vicariates apostolic – Tongking, Cochin-China and China – while also giving the new bishops th right to found a seminary in Paris, which, after one or two set-backs, became the Société des Mission Étrangères in 1660. The function of the Société, as regulated by the Propaganda, was to promote missionary activity and specifically to work for the formation of indigenous clergy and churches. In the first forty years of its history, the Société sent one hundred missionaries to Asia » (Löwendahl).

Très bel exemplaire malgré une petite galerie de vers dans la marge intérieure sans atteinte au texte au premier tiers de l’ouvrage. Petites rousseurs.