LOWTHER Rear Admiral Marcus Privately composed album of 171 original drawings and watercolours, and 1 original photograph documenting the travels of Rear Admiral Marcus Lowther to Asia (including Macao, China, Hong Kong), South America (Chile, Peru), Southern Pacific (Easter Islands, Marquesas Islands, Pitcairn Island).

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1842-1853

Grand in-4 (350 x 285 mm). Toile verte du 19ème siècle.

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Album ethnographique très important documentant une visite à l’île de Pâques en février 1853 L’une des premières représentations du surf

UN ALBUM EXCEPTIONNEL DE 171 AQUARELLES ET DESSINS ORIGINAUX RÉALISÉS AU COURS DES VOYAGES DU CONTRE-AMIRAL MARCUS LOWTHER ENTRE 1842 ET 1853. 

Cet album étonnant couvre les dessins de Lowther autour du globe pendant plus de 10 ans. Il contient 57 études réalisées en Chine et à Hong Kong dans les années 1840, dont de nombreux voiliers chinois, des habitants, des vues de ports, des paysages et des études de temples ; d’autres études ont été réalisées en Malaisie, notamment à Penang et Malacca ; à Bornéo, notamment à Brunei ; aux Philippines ; au Chili ; en Argentine ; au Pérou, notamment aux îles Chincha et à Lima en 1851 ; puis sur l’île de Vancouver à bord du HMS Portland, avec 11 études des Premières nations ; de nombreuses îles de l’océan Pacifique, dont 16 études réalisées aux îles Marquises ; trois aux « îles Sandwich » ; neuf des îles Pitcairn, y compris la maison et la tombe de John Adams (le dernier survivant des mutins du Bounty en 1790) ; sept études sur l’île de Pâques en 1853 ; et beaucoup d’autres, le titre manuscrit indique « Admiral Marcus Lowther », 171 dessins, plume et encres brunes et aquarelles, beaucoup avec des sous-dessins au crayon, certains rehaussés de blanc, des inscriptions détaillées tout au long identifiant des personnes, des lieux, certains monogrammés « ML » et datés, quelques-uns avec des coordonnées de navigation, différentes tailles, quatre paysages dépliants, le reste proprement collé sur des feuilles d’album, ainsi que 12 coupures et photos collées vers la fin.

“Marcus Lowther entered the Navy in 1830; passed his examination 8 June, 1838; and after serving as Mate of the Hastings 72, Capt. John Lawrence, on the Mediterranean station, was employed in that capacity, from 1842 until promoted to the rank of Lieutenant 9 Aug. 1844, on board the Agincourt 72, bearing the flag in the East Indies of Sir Thos. John Cochrane. He was then re-appointed to the same ship and continued attached to her until her return to England in 1847. On 19 Aug. 1845 he appears to have had charge of a gun-boat, and to have served with the boats of a squadron, carrying altogether 530 officers, seamen, and marines, at the destruction, under Capt. Chas. Talbot, of the piratical settlement of Malloodoo, on the north end of the island of Borneo, where the British encountered a desperate opposition, and sustained a loss of 6 men killed and 15 wounded. We also, in July, 1846, on the occasion of an expedition conducted by the Admiral against the Sultan of Borneo, find him commanding the third company of small-arm men, and assisting at the capture and destruction of the enemy’s forts and batteries up the river Brune” (A Naval Biographical Dictionary) 

Parmi les études de Lowther sur la vie quotidienne, il y a un certain nombre d’événements militaires auxquels il a assisté et dont l’album contient des dessins, notamment : un plan à vol d’oiseau de la baie de Maluda, juste avant que l’amiral Thomas Cochrane ne détruise une flotte de pirates composée de 1000 flibustiers, 1845 ; « La grande bataille de l’Alligator à Malacca », juillet 1845 ; les forts utilisés lors de la prise de Brunei, 1846 ; et une étude du voilier de l’imam de Muscat quittant Penang. L’album contient également plusieurs autres études de voiliers, dont le HMS Portland.

On trouve également des dessins anciens de postes de traite, de la vie quotidienne, de maisons, etc. de Hong Kong dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Les belles illustrations prouvent que Marcus Lowther était un artiste accompli. Au moins seize dessins de la collection représentent des scènes de Hong Kong, de Kowloon ou de ses environs.

L’ÎLE DE PÂQUES

CETTE REMARQUABLE CAPSULE TEMPORELLE CONTIENT L’UNE DES – SINON LA PLUS ANCIENNE – IMAGE D’UN ÉCHANGE CULTUREL ENTRE LES HABITANTS DE L’ÎLE ET LES VOYAGEURS EUROPÉENS.

Lors de sa première expédition dans le Pacifique Sud, James Cook n’a pas été enthousiasmé par l’île de Pâques où il a passé quatre jours en mars 1774. Il écrit dans son journal :  “No nation need contend for the honour of the discovery of this island, as there can be few places which afford less convenience for shipping than it does. Here is no safe anchorage, no wood for fuel, nor any fresh water worth taking on board.”

Il est fort probable que moins d’une centaine de navires aient visité l’île de Pâques entre 1795 et 1862, où les provisions étaient rares, car il n’y avait même pas d’eau douce. Comme Cook l’a déjà expliqué, parmi les produits les plus fins figurent les bananes et les patates douces, “which are the best I have ever tasted”. On pouvait échanger du tabac, des clous ou d’autres outils métalliques contre de petites sculptures en bois ou de la nourriture.

L’une des plus grandes illustrations représente de manière saisissante l’arrivée du petit bateau du « Portland ». Le bateau est entouré d’indigènes des îles apportant du bétail, comme des animaux apprivoisés, ou même des œuvres d’art telles que des Moai Kavakava. Plusieurs jeunes femmes, dont le corps est abondamment décoré de tatouages, entrent dans le bateau. Cet échange de marchandises et cette rencontre avec la population locale ont souvent été relatés dans les récits de voyage mais, à notre connaissance, n’avaient jamais été représentés par une image ou, comme c’est le cas dans l’album, par une aquarelle détaillée.

Le Moai kavakava est une petite sculpture en bois issue de la culture de Rapa Nui sur l’île de Pâques. Chaque sculpture ressemble à un homme debout, légèrement courbé, au corps très maigre et à la cage thoracique décharnée. Ces sculptures étaient à l’origine présentées lors de festivités telles que la saison des récoltes ou de la pêche et pouvaient être portées soit à la main, soit avec un lacet autour du cou.

Les aquarelles de l’amiral Marcus Lowther comprennent deux illustrations de Moai kavakava.

OUTRE L’IMAGE DE LA RENCONTRE, CET ALBUM CONTIENT UNE IMAGE RARE, VOIRE LA PLUS ANCIENNE, D’UNE PLANCHE DE SURF.

Alors qu’il était bien connu que les habitants du Pacifique nageaient à l’aide d’un flotteur en totora ou en roseau, cet album montre une jeune femme avec une planche de surf. Les récits de voyage, surtout au début du 19e siècle, ont donc permis d’établir une zone géographique précise où le surf était pratiqué (îles de la Société, Marquises, Rapa Nui, îles Cook, Hawaï, Tahiti et Nouvelle-Zélande). Cette photo semble être la plus ancienne montrant la pratique du surf sur les îles de Pâques.

L’UNE DES PREMIÈRES REPRESENTATION DES TATOUAGES DE L’ÎLE DE PÂQUES

“De long tatouages bleus, d’une bizarrerie et d’un dessin exquis, courent sur leurs jambes et leurs flancs, sans doute pour en accentuer la sveltesse charmante   » (January 1872, Pierre Loti, L’Ile de Pâques, La Revue de Paris, 1899, p. 232)

En Polynésie, le tatouage a une connotation fondamentalement spirituelle et dans certains cas, le tatouage est perçu comme le réceptacle de la force divine ou mana. Les prêtres et les chefs, plus tatoués que le reste de la population, affirmaient leur place dans la hiérarchie à travers ces symboles car les hommes et les femmes étaient tatoués avec des représentations qui montraient leur place dans l’échelle sociale. Très peu d’informations sur les tatouages de l’Île de Pâques nous sont données par les navigateurs de la fin du 18e siècle. Au début du 19e siècle, une seule représentation détaillée des tatouages est illustrée dans The World in Miniature, The South Sea Islands (Londres, Ackermann, 1824) et de nombreuses interprétations sont tirées des rares sculptures sur écorce. Ce n’est qu’avec le voyage de Pierre Loti que l’on a pu se faire une meilleure idée des tatouages de cette île isolée, grâce à des notes et des illustrations. Un croquis de la visite de Thomson sur l’île à bord de l’USS Mohican en décembre 1886 montre les tatouages encore présents à la fin du 19e siècle. William Thomson précise que lors de cette visite, la pratique du tatouage semble révolue et qu’aucun jeune ou enfant n’a été tatoué, alors que les hommes et les femmes plus âgés étaient lourdement ornés de tatouages sur tout le corps.

L’art du tatouage traditionnel de l’Île de Pâques est aujourd’hui doté d’informations qui semblaient inexistantes. L’ensemble des illustrations de février 1853 réalisées par le contre-amiral Marcus Lowther, près de vingt ans avant les dessins de Pierre Loti puis observés par le jeune Viaud lors des quelques jours passés sur la pile de Pâques en janvier 1872, sont d’une importance considérable pour la culture polynésienne des habitants de Rapa Nui.

La longue tradition des croquis de marine et d’histoire naturelle réalisés par des officiers de marine remonte au premier voyage de Cook, et cette pratique semble avoir été particulièrement répandue à bord du HMS Portland [pour des dessins comparatifs réalisés par John Linton Palmer, également à bord du HMS Portland avec Lowther, voir la Royal Geographical Society, J.L. Palmer, Album No. 4, F30/4, RGS-IBG Collections]. À bord du HMS Portland, Lowther entreprend de nombreuses études intimes des habitants des îles Marquises et de l’île de Pâques, dont beaucoup sont ornés de tatouages et que l’on voit interagir avec l’équipage du navire. Sur l’île de Vancouver, Lowther a dessiné des portraits « d’après nature » de peuples des Premières nations, dont le chef Cheealthluc « King Freezy » et « King George […] des Indiens Clallam Hathcad », ainsi que le « chef de Neah Bay, dans le détroit de Juan De Fuca ».

UN ALBUM FASCINANT, D’UNE GRANDE IMPORTANCE ETHNOLOGIQUE, QUI COUVRE LES VASTES VOYAGES D’UN OFFICIER DE MARINE DU MILIEU DU XIXE SIÈCLE, ET QUI DOCUMENTE DE MANIÈRE EXHAUSTIVE SES RENCONTRES AVEC DES COMMUNAUTÉS INDIGÈNES ÉLOIGNÉES ET LES NOMBREUX ENDROITS QU’IL A TRAVERSÉS.
 

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