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In-4 oblong (276 x 384 mm). Titre avec une carte gravée en vignette, 24 planches à l’aquatinte coloriées par une main contemporaine et rehaussées de gomme arabique, bordées d’une ligne noire, chacune avec un feuillet de texte descriptif, papier imprimé brun d’origine (couverture supérieure) relié (petite déchirure dans la marge inférieure de la planche 9, salissure marginale occasionnelle). Demi-veau, dos à nerfs orné, gardes vertes, tranches mouchetées bleues (reliure de l’époque, dos refait).
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Bobins IV, 1449.
Magnifique guide illustré représentant la province de la Brianza, entre Milan et le lac de Côme en Italie, finement gravé à l’aquatinte et exceptionnellement colorié et rehaussé à la gomme arabique.
Friedrich Lohse (Görlitz, 1776 – Milan, 1833) et Karoline von Schlieben (Dresde, 1784 – Milan, 1837) représentent l’archétype classique de l’histoire de l’art romantique, à savoir une histoire d’amour entre un homme et une femme, unis par une même passion pour l’art.
Friedrich, fils d’un propriétaire terrien de Saxe et Karoline, fille d’un conseiller de la cour d’appel de Dresde étaient deux jeunes gens de bonne famille, dont les parents purent leur offrir le luxe de les faire entrer à l’Académie des arts de Dresde, ville considérée comme la Florence du Nord. Ils se rencontrèrent à l’une des époques les plus turbulentes de l’histoire européenne, alors que la Révolution française venait d’avoir lieu et que l’étoile éblouissante du soliloque de Napoléon régnait également sur les terres allemandes après la victoire d’Austerlitz.
À la suite de leur rencontre et leur coup de foudre, Friedrich Lohse s’installa à Paris pour parfaire sa formation artistique et Karoline décida de quitter la Prusse pour le rejoindre. Ils se marièrent à Paris en 1805 puis et quittèrent la ville rapidement à la suite du vice-roi du royaume d’Italie Eugène Beauharnais, beau-fils de Napoléon, pour Milan, où Friedrich abandonna provisoirement ses hautes ambitions artistiques pour trouver un emploi à l’imprimerie française.
La famille Lohse décida de s’installer définitivement à Milan, italianisa son nom de famille en Lose et se consacra avec passion à l’art de l’estampe, se répartissant immédiatement les tâches : dessiner (lui) et graver (elle) des vues lombardes dans leur maison du Naviglio, au 299 Contrada San Damiano. Federico et Carolina Lose trouvèrent ainsi leur style et leur identité artistiques, certainement influencés par le changement progressif du goût européen, qui passa du néoclassicisme au nouvel art plus romantique, en particulier dans la représentation iconographique de la nature.
La collaboration artistique entre le couple s’avèra immédiatement fructueuse : en 1816, les premières aquatintes dessinées par Federico et gravées par Carolina, intitulées « Le belle bellezze pittoriche di Milano« , furent publiées par l’imprimeur Artarìa, suivies des gravures du « Viaggio pittorico e storico ai tre laghi Maggiore, di Lugano e Como« , publiées par l’éditeur Bernucca entre 1816 et 1821. Ces deux ouvrages étaient déjà des suites de vues panoramiques, qui commencèrent à faire connaître les Lose auprès d’un public exigeant et sélectionné de la noblesse et de la haute bourgeoisie milanaise et lombarde naissante.
Mais c’est avec un sujet pictural moins connu des lacs lombards, la Brianza, que les époux Lose réalisèrent leur chef-d’œuvre : probablement grâce aux suggestions et aux récits d’amis milanais, ils décidèrent au cours de l’été 1822 de faire une incursion picturale entre la ville de Delizia et les collines boisées de la Brianza, qui avaient aussi l’avantage de se trouver à une courte distance de Milan.
De cette tournée à quatre mains, allait naître cette magnifique collection d’estampes.
Après avoir réalisé les dessins préparatoires directement en plein air sur le terrain, Carolina se consacra patiemment, au cours de l’automne et de l’hiver 1822, à leur gravure et à leur mise en couleur, et l’année suivante, en 1823, les Lose se présentèrent aux collectionneurs et aux amateurs d’estampes avec leur « Viaggio pittorico nei Monti di Brianza« , une extraordinaire collection d’eaux-fortes à l’aquatinte coloriées à la main. Avec ce voyage pictural, la Brianza commença à devenir le rêve touristique de tous les Milanais.
Federico et Carolina Lose moururent relativement jeunes, dans la ville de Milan qui les avait accueillis comme leur nouvelle Dresde : en 1833 à l’âge de 57 ans pour lui et – quelques années plus tard – en 1837 à l’âge de 53 ans pour elle.
Exemplaire magnifiquement colorié de ce rarissime ouvrage.
Du lundi au samedi
10h – 13h et 14h30 – 19h
(18h les lundi et samedi)
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