LALEMANT Jérôme (appelé Achiendassé par les Hurons) Relation de ce qui s’est passé de plus remarquable aux missions des Pères de la Compagnie de Jésus en la Nouvelle France sur le grand flevve de Saint Laurens en l’année 1647.

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Paris, Sébastien et Gabriel Cramoisy, 1648

In-8 (172 x 114 mm) de 4 ff.n.ch., 276 pp. Vélin souple, dos lisse (reliure d’époque).

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Alden/Landis, 648/89 ; John Carter Brown, II, 372 ; Sabin, 38685 ; Church, II, 487 ; de Backer-Sommervogel, IV, 1401:8. Manque à Chadenat et à Leclerc.

Édition originale de ce précieux compte-rendu par les jésuites missionnaires du Canada de leurs activités en 1647 auprès des Amérindiens de la région de Québec et des Grands Lacs, de leur vie quotidienne parmi les Hurons et les Algonquins.

Né à Paris en 1593 et décédé à Québec en 1673, Jérôme Lalemant est un prêtre jésuite, supérieur de la mission huronne de 1638 à 1645, puis supérieur des Jésuites du Canada de 1645 à 1650 et de 1659 à 1665. Entré au noviciat des Jésuites à Paris en 1610 ; il étudia la philosophie puis la théologie au collège de Clermont. Entre-temps, il fut préfet du pensionnat de Verdun et professeur au collège d’Amiens avant d’enseigner la philosophie et les sciences au collège de Clermont avant de devenir père spirituel de ce collège. Peu de jésuites ont eu avant leur venue au Canada une expérience aussi vaste que le père Jérôme Lalemant ; et cela atteste en quelle haute estime il était tenu par ses supérieurs.

Après toutes ces années d’enseignement, Lallemant fut nommé supérieur de la mission huronne en 1638, l’année même de son arrivée au Canada, succédant à Brébeuf. Son premier geste fut de faire le recensement de la population contenue dans les limites de la Huronie : 12 000 personnes réparties en 32 bourgs ou bourgades.

Son nom reste attaché à la résidence centrale des missionnaires : Sainte-Marie-des-Hurons. Commencé en 1639, ce premier établissement important des « pays d’en haut » s’est développé au rythme même de la mission. Il contenait en 1649 une chapelle, la résidence des pères, celle du personnel laïque, des ateliers de menuiserie et de forge, un hôpital, une maison de retraite pour les néophytes, une hôtellerie pour les non-chrétiens de passage, un cimetière, une ferme avec basse-cour et animaux domestiques. Base d’opération apostolique, Sainte-Marie-des-Hurons fut, de 1639 à 1649, la place forte de la mission.

La réalisation matérielle de Sainte-Marie-des-Hurons eût été impossible sans une institution introduite au Canada par le père Jérôme Lalemant : les « donnés ». Les frères chargés des travaux domestiques, étaient trop peu nombreux pour répondre aux progrès constants de la mission. De plus, leur condition de religieux leur interdisait le port des armes ; et il n’était pas prudent pour les missionnaires de rester sans défense en Huronie. Les « donnés », qui consacraient leur vie à la mission, mais sans émettre de vœux de religion, suppléaient les frères coadjuteurs et pouvaient, au besoin, faire le coup de feu.

En 1644, le père Jérôme Lalemant fut nommé supérieur des Jésuites du Canada avec résidence à Québec. Le courrier qui lui apportait cette nouvelle ayant été intercepté par les Iroquois, il ne rejoignit son poste qu’en septembre 1645. De retour en France pendant quelques années, il revint à Québec comme supérieur des Jésuites en 1659 pour ne plus en repartir. 

« Les Hurons avaient surnommé le père Lalemant « Achiendassé ». Il nous explique lui-même les origines de cet usage : « La raison de ces surnoms vient, de ce que les Sauvages ne pouvant ordinairement prononcer ny nos noms, ny nos surnoms, pour n’avoir en leur langue l’usage de plusieurs consonantes qui s’y rencontrent, ils font le possible pour en approcher, que si ils n’en peuvent venir à bout, ils cherchent en la place des mots usitez ; dans le païs qu’ils puissent facilement prononcer, et qui ayent quelque rapport où à nos noms, ou à leur signification. Mais d’autant qu’il arrive quelquefois qu’ils rencontrent assez mal à propos, la confirmation ou le changement des noms qu’ils ont donné pendant le voyage, se faict dans le païs » Dictionnaire biographique du Canada, Léon Pouliot, vol. 1.

Très bel exemplaire dans son vélin de l’époque, pratiquement intact (mouillure marginale peu marquée aux 50 derniers ff.).

UGS 2025-06-0012 Catégorie Étiquette