CHLADNI Ernst Florens Friedrich Traité d’acoustique.

Roberts & Trent, p. 71 ; DSB, III, 259. Voir PMM, 233b ; Sparrow, 38 ; Norman, 481 ; Dibner, 150 (tous pour l’édition originale de 1802).

Édition originale de la traduction française. Exemplaire de Lacépède.

Chladni (1756-1827) est considéré comme le père de l’acoustique moderne. Il fut le premier à établir la relation générale entre la fréquence de vibration et la hauteur du son sous la forme d’un tableau, donnant ainsi une base à l’acoustique moderne. Ses expériences qu’il effectua en posant du sable sur des plaque métalliques ou en verre qu’il fit ensuite vibrer à l’aide d’un archet lui donnèrent des résultats étonnants. Effectivement le sable se posa dans des formes géométrique différentes selon les vibrations des plaques. Ses formes portent encore aujourd’hui le nom de son célèbre inventeur, ‘les figures de Chladni’.

Cette traduction française est entièrement due à Chladni lui-même qu’il l’entreprit sur la demande de Napoléon, qui l’avait invité à donner une démonstration de ses célèbres “figures acoustiques” à Paris afin d’exposer ses découvertes sur les vibrations. Les études de Chaldni furent très appréciés par ses contemporains et il exerça une forte influence sur les recherches concernant la théorie des surfaces élastiques de la célèbre mathématicienne Sophie Germain.

Les planches montrent une variété des formes géométriques obtenues lors des expériences.

« Chladni demonstrated his patterns publicly in Paris in 1809 and was asked to repeat his performance for Napoleon, who then authorized the funds necessary for the translation and publication of Die Akustik into French. Chladni himself did the work of translation. The work was reviewed and the report signed by Prony, who discusses it in his Leçons de mécanique analytique. Chaldni’s work was also noted in Poisson’s Mémoire de l’élasticité des corps solides, and inspired a series of studies by Sophie Germain in mathematical theory of elastic surfaces” (Roberts & Trent).

« Chladni, professor of physics in Breslau, was the first to reduce the general association between vibration and pitch to a tabular basis and thus to lay the foundation of the modern science of acoustics. His first results were reported in ‘New Discoveries in the Theory of Sound’, 1787, and were greatly enlarged in ‘Acoustics’, 1802. He spread sand on plates made of metal and glass, which were fixed in clamps. He then applied a violin bow to the edge of each plate and recorded the patterns produced thereby in the sand. These figures are still known by Chladni’s name » (Printing & the Mind of Man).

« Except for a few publications on meteorites, Chladni devoted his research to the study of acoustics and vibration. He first described his early experiments using the sand figures in Endeckunger über die Theorie des Klanges. They were presented with additional observations in Die Akustik, which is also a general acoustics text containing very complete historical material. This appeared in French translation in 1809 (Traité d’acoustique) in which he gives an autobiographical summary in the introduction » (DSB III p. 258).

Provenance scientifique importante

Chladni offrit cet exemplaire à son confrère, le comte Étienne de Lacépède (1756-1825), sénateur, pair de France, et naturaliste, comme en témoigne la note autographe sur le titre : « A son excellence Mr. le comte de Lacépède. Hommage de l’auteur« . 

Lacépède, auteur d’une Poétique sur la musique (Paris 1783) fit ses débuts scientifiques sous la direction de Buffon au Jardin du Roi à partir de 1785. Très apprécié par Buffon, Lacépède fut considéré par son célèbre patron comme son continuateur. Autre célébrité du Jardin du Roi, Louis Jean-Marie Daubenton (1716-1799), « très absorbé par son enseignement au Collège de France, se décharge sur son auxiliaire de ses cours au Museum, si bien que, lorsqu’à la fin de 1794, le Museum est réorganisé, Lacépède devient le premier titulaire de la chaire d’ichtyologie et d’erpétologie, nouvellement formée et qui existe toujours » (Napoleon.org).

Autre provenance : collège de l’ordre des jésuites (ex-libris au contre-plat, cachet humide et numéro sur le titre).

Légère trace de mouillure en marge de quelques feuillets, sinon très bel exemplaire.