CHICCHI Gualberto Ristretto di tavole vestite et adornate, molto utile e necessario ai dilettanti di cucina, credenza, e bottiglieria. D’invenzione le tavole e trionfi di Gualberto Chicchi fiorentino. La cucina, credenza e bottiglieria invenzione di Franco Borri cuoco dell’A. R. del Ser.mo Gio. Gastone Gran Duca di Toscana. A petizione di Pietro Angiolo Paoleri.

Exceptionnel manuscrit inédit de ce très intéressant mémoire gastronomique dédié à Giovanni Battista Gastone de Médicis.

Ce très intéressant ouvrage, rédigé par le cuisinier du grand duc de Toscane, Giovanni Battista Gastone de Médicis, ne se limite pas à donner un grand nombre de recettes de la gastronomie toscane, mais contient aussi une très grande partie dédiée à l’ordonnance des repas et à la façon de dresser les tables : il donne ainsi une excellente description non seulement de la cuisine toscane de la première moitié du XVIIIe siècle mais aussi de certains côtés de l’histoire des mÅ“urs et de la société de l’époque.

On remarque, parmi les recettes, les nombreuses façons de cuisiner les « minestre » (potages), les sauces, et plusieurs plats préparés « alla francese »; et encore des plats typiquement italiens: Rau di piccioni teneri con ragù alla tartaruga, Arrostor di pollastri senza osso et fagiol,. Carciofi con salsa e capperi, Pasticci di maccheroni, Lepre messa in fusione con aceto e vin rosso, Pasticcio di prosciutto alzato, Ravioli, Fricassea di agnello.

Les auteurs donnent aussi d’intéressantes précisions sur les menus à préparer selon les différentes occasions, et selon le nombre de convives.

Il est illustré de 15 dessins aquarellés représentant les différents dressages de table.

Ce formidable manuscrit est dédié par son cuisinier au grand-duc de Toscane, Giovanni Battista Gastone de Médicis (1671-1737). Mort sans enfant, il fut le dernier des Médicis à régner sur la Toscane. Né en 1671, Giovanni Battista Gastone de Médicis grandit dans un environnement artistique et universitaire, devenant un fervent antiquaire et l’un des membres les plus cultivés de la famille. Il aimait la botanique, menait ses propres expériences scientifiques et parlait plus de six langues, dont l’allemand, l’espagnol et l’anglais.

Gian Gastone était le seul des Médicis dont la passion pour les garçons était apparemment exclusive, il fut le premier et le seul grand-duc ouvertement gay de la famille Médicis. En raison des opinions sectaires de son père Cosme III, ce dernier détestait fortement son deuxième fils et refusait de lui accorder les mêmes privilèges que ses frères et sÅ“urs, Ce manque de soutien paternel plongea Gastone dans un état de dépression et de mélancolie dont il souffrira toute sa vie. En 1697, il fut contraint d’épouser Anna Maria de Saxe-Lauenburg et de quitter Florence pour s’installer dans un petit village de Bohême. Isolé et coupé de ses amis, de sa famille et des cercles intellectuels, le jeune prince commença à abuser de l’alcool, prit beaucoup de poids et se mit à jouer de manière incontrôlable, accumulant ainsi d’importantes dettes. Il finit par revenir à Florence en 1708, au grand dam de son père, et se sépara d’Anna Maria.

En 1723, Gastone succéda à son père sur le trône, héritant d’une Florence en faillite, politiquement faible et en proie à une pauvreté croissante. Le grand-duc redonna un nouveau souffle à un gouvernement et à une économie affaiblie, et instaura un régime plus tolérant.

Gastone reste célèbre pour sa table et ses festins auxquels il invitait parfois plus de 400 convives. Malheureusement, le prince sombra, fréquentant les bas-fonds et s’entourant d’une « faune » qui exploitait ses faiblesses. Il succomba à la syphilis après une vie de débauche dévouée à l’alcool, la nourriture et au sexe.

Parfait état de conservation de ce texte inédit inconnu à toutes les bibliographies spécialisées (Vicaire, Simon et Westbury)

Provenance: Ginori-Conti (ex-libris)