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NOSTRADAMUS Michel de Nostredame Les Propheties de M. Michel Nostradamus. Dont il y en a trois cens qui n’ont encores iamais esté imprimées. Adioustées de nouueau par ledict Autheur.

VENDU

Lyon, Benoist Rigaud, 1568

2 parties en un volume in-16 (115 x 76 mm) de 125 pp., 1 f. blanc (titre compris) pour la première partie ; 76 pp.ch. (titre compris) pour la seconde partie. Vélin souple, dos orné du nom de l’auteur à l’encre noire sur deux lignes, traces d’attaches (reliure de l’époque).

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La très rare édition complète des Prophéties à l’adresse de Benoist Rigaud

Guinard, p. 51 ; Chomarat, 96 ; Benazra, 11 ; Ruzo, 21 ; voir aussi Jean Paul Barbier, Ma bibliothèque poétique, Quatrième partie, tome IV, pp. 445-462, pour une édition à la même date (Guinard, p. 52 & Chomarat, 97) – Guinard recense 6 exemplaires dans les bibliothèques publiques (dont un incomplet) et un exemplaire en main privée (non examiné).

Deuxième édition complète des Prophéties de Nostradamus, d’une très grande rareté.

Probablement imprimée vers 1571, elle a été récemment baptisée Édition A par Patrice Guinard, qui l’a placée en deuxième position dans sa chronologie des éditions de Nostradamus portant l’adresse de Benoist Rigaud et le millésime 1568. Le grand nostradamiste péruvien Daniel Ruzo ne la possédait pas, et Guinard en a localisé 6 exemplaires seulement : Lyon BM (incomplet) ; Lyon BM (Fonds Chomarat), Châteauroux BM, Heidelberg UB, Wroclaw BU Glowna, Firenze BN – auxquels il faut ajouter l’exemplaire reproduit dans l’ouvrage de René Troyan Der Schlüssel zur Welt des Nostradamus (Stammham, Merano, 2003), “acheté chez un libraire selon l’auteur. Estampille de bibliothèque visible au second livre” (Guinard).

Les titres sont ornés d’un joli bois gravé : celui de la première partie montre le ciel avec le soleil, la lune et cinq étoiles, ainsi qu’une sphère armillaire tenue par une main sortant d’un nuage, tandis qu’une autre main en mesure la surface avec un compas (Chomarat, bois n° 2) ; la vignette de la seconde partie représente Atlas portant le globe terrestre, avec paysage marin au fond (Chomarat, bois n° 4). Des lettrines, des bandeaux et un fleuron (Chomarat, n° 17) complètent l’ornementation.

L’importance des éditions Benoist Rigaud est capitale, notamment en ce qui concerne l’établissement du texte des trois dernières centuries et de la nouvelle préface, tenues par certains pour apocryphes et dont on ne connaît pas d’état publié du vivant de l’auteur. Comme le rappelle Patrice Guinard dans sa récente et indispensable étude bibliographique (Revue française d’histoire du livre, n° 129, Nouvelle série, 2008, pp. 9-142), c’est ici que l’on trouve pour la première fois l’intégralité des 942 quatrains – la septième centurie n’ayant jamais été complétée –, ainsi que les plus anciennes versions connues des centuries VIII-X et de la préface à Henri II (datée de Salon, 27 juin 1558), document précieux pour la connaissance de la chronologie et de la méthode nostradamiennes.

“En effet l’édition lyonnaise de 1558 et son hypothétique réplique parisienne sont aujourd’hui perdues, et les éditions dites de 1568, dont la première fut probablement imprimée environ deux ans après le décès de Nostradamus, sont les premiers vestiges du texte originel, et probablement les plus fiables” (Guinard).

Il règne une grande confusion au sujet de ces éditions. Brunet et Graesse ne les mentionnent pas, et Baudrier est le premier à décrire sommairement, en 1897, des éditions probablement authentiques ayant appartenu à l’abbé Hector Rigaux (aujourd’hui introuvables). Le silence bibliographique du XIXe siècle s’explique par l’absence d’exemplaires datés 1568 dans les bibliothèques parisiennes et au British Museum, “centres de ravitaillement majeurs pour la bibliographie française du XVIe siècle” (Guinard). Si la moisson est meilleure au XXe siècle, les choses se compliquent encore plus : descriptions incomplètes, collations erronées, imprécisions et méprises bibliographiques… Patrice Guinard a patiemment analysé les lapsus et bévues qui ont conduit les nostradamistes – Chomarat, Benazra, Ruzo, Leroy, Leoni, etc. – à établir des descriptions et des classements différents pour les éditions Rigaud (huit en comptant les deux tirages non datés, vraisemblablement imprimés entre 1591 et 1593).

Après avoir comparé le texte de ces différentes éditions, Guinard a tranché en faveur de l’antériorité de l’Édition X (Guinard, p. 54 ; Chomarat, 98 ; Benazra, 10 ; Ruzo, 20), elle-même établie sur l’édition augmentée publiée en 1557 par Antoine du Rosne (centuries I à VII) et sur l’édition conjecturale de 1558 (pour les trois centuries nouvelles). L’Édition X aurait donc servi de modèle à l’Édition A, celle que nous présentons ici, ainsi que le prouvent les corrections ortho-typographiques relevées par le minutieux bibliographe de Nostradamus dont le site, constamment mis à jour, est une mine de renseignements (http://cura.free.fr).

Les impressions de Nostradamus au XVIe siècle sont ardemment recherchées. On ne connaît que cinq exemplaires de la douzaine d’éditions des Prophéties attestées entre 1555 et 1563 : trois de l’originale (1555 : 353 quatrains), deux des éditions d’Antoine du Rosne (1557 : 640 quatrains) et seulement une quinzaine d’exemplaires complets, toutes éditions confondues, de cette version intégrale parue sous le nom de Benoist Rigaud.

Agréable exemplaire, sobrement relié à l’époque. Vélin légèrement usé avec petit manque au plat supérieur ; papier roussi, petite réparation au bas du feuillet G5 (sans manque de texte). Signature du XVIIe siècle à l’encre bistre sur la première garde : “di fran[cesco] Bulgarini” : il s’agit vraisemblablement du cardinal Francesco Bulgarini, membre d’une ancienne et illustre famille romaine. – Autre provenance : “Cesare Campori” (ex-libris imprimé du XIXe siècle sur le premier contreplat).

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