ERASME Les Apophthegmes, c’est à dire promptz, subtilz et sententieulx ditz de plusieurs roys, chefz d’armées, philosophes et autres grans personnaiges tant grecz que latins

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Paris, Au Soleil d’or [Charlotte Guillard], 1540

In-8 (164 x 100 mm) de 7 ff.n.ch., 278 ff.ch., 3 ff.n.ch. (Collation : sign. a-z8 A-N8). Veau glacé, double filet doré d’encadrement, dos à nerfs orné, pièce de titre en maroquin rouge, tranches rouges (reliure du XIXème siècle).

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Imprimé par l’atelier dit « au soleil-d’or » dirigé par une femme imprimeur, Charlotte Guillard

Moreau, V, 1729 ; manque à Adams et à la British Library.

Rare édition revue et corrigée de la traduction française d’Antoine Macault imprimée une première fois l’année précédente (1539) à la même enseigne par Charlotte Guillard, une des premières femmes imprimeur, qui dirigeait alors l’atelier « Au Soleil d’or ». 

L’édition originale latine avait paru à Bâle, chez Froben, en 1531. Rassemblés pour le jeune prince Guillaume de Clèves (1516-1592), les Apophthegmata d’Érasme consistent en des milliers de dictons et d’anecdotes tirés de la littérature grecque et latine et destinés à l’éducation morale du futur souverain qui épousera le 14 juin 1541 Jeanne d’Albret, nièce de François Ier.

Cette édition débute avec le privilège (daté du 11 octobre 1538), suivi de la dédicace au roi François Ier et deux adresses aux lecteurs versifiées de Clément Marot, proche d’Antoine Macault, dont un dizain au verso du privilège et un huitain au colophon. Antoine Macault ne traduisit que les cinq premiers livres des Apophtègmes : la fin du texte ne fut publié qu’en 1553, par un autre traducteur.

Édition imprimée par Charlotte Guillard (1480?-1557), figure exceptionnelle de la Renaissance française.

Née vers 1480 de parents de professions inconnus, Charlotte Guillard épousa en 1502 Berthold Remboldt, l’un des prototypographes de Paris, associé à l’époque à Ulrich Gehring. L’atelier d’imprimerie se trouvait alors rue de la Sorbonne à l’enseigne du Soleil d’Or. Quant Gering cessa ses activités en 1508, le couple s’installa alors rue Saint Jacques. Après la mort de Remboldt, Charlotte Guillard prit en main les reines de l’imprimerie, avant de se remarier en 1520 avec Claude Chevallon, libraire spécialisé dans les éditions humanistes dont le catalogue liste des auteurs tels que Étasme, Pacien de Barcelone ou bien Hilaire de Poitiers. Devenue veuve à nouveau en 1537, elle continua à diriger l’atelier du Soleil d’Or jusqu’à sa mort en 1557. 

« Charlotte Guillard est une figure exceptionnelle de la Renaissance française. Originaire du Maine, elle mène à Paris une carrière brillante dans la typographie. Veuve tour à tour des imprimeurs Berthold Rembolt et Claude Chevallon, elle administre en maîtresse femme l’atelier du Soleil d’Or pendant près de vingt ans, de 1537 à 1557. Sous sa direction, l’entreprise accapare le marché de l’édition juridique et des Pères de l’Église, publiant des éditions savantes préparées par quelques-uns des plus illustres humanistes parisiens (Antoine Macault, Jacques Toussain, Jean Du Tillet, Guillaume Postel…). Associant dans un même projet intellectuel les théologiens les plus conservateurs et les lettrés les plus épris de nouveauté, sa production témoigne de la vivacité des débats qui agitent les milieux intellectuels au siècle des Réformes » (cesr-cnrs).

De cette seconde édition USTC ne localise que huit exemplaires institutionnels dans le monde (1 en Belgique, 3 en France, 1 en Italie et 3 aux États-Unis : Chicago University ; Yale, Beinecke ; Washington : Folger) et aucun exemplaire au Royaume-Uni.

Très légère trace de mouillure marginale occasionnelle, sinon bel exemplaire.

Provenance : Fillastre (signature de l’époque en bas du titre).

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