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In-12 (140 x 78 mm) de 6 ff.n.ch., 84 pp. Maroquin rouge janséniste, monogramme entrelacé et couronné aux angles, dos à nerfs, titre doré, caisson orné du même chiffre entrelacé couronné, roulette intérieure, tranches dorées (Trautz-Bauzonnet, 1869).
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Lacombe, Bibliographie Parisienne, 50; Brunet 1, 818; Catalogue des livres rares et précieur du baron de Ruble (1899), n°389. Voir Gay-Lemonnyer, III, 1225 (autre édition publiée à Troyes, s.d. par la veuve Oudot).
Édition originale très rare, de cette célèbre facétie en vers, sur la vie et les mœurs parisiennes.
« Petit volume fort curieux et très intéressant sur Paris. » (Gay-Lemonnyer).
Le nom de l’auteur se trouve à la fin de la dédicace. On pense que cet ouvrage fut imprimé à Amsterdam par D. Elzevier. “C’est le récit, vraisemblablement supposé, d’une promenade entreprise par l’auteur, avec un de ses amis, qu’il se propose d’initier aux particularités de la vie Parisienne” (Ch. Asselineau).
« Le Paris ridicule a dit M. P. Lacroix, était, comme l’auteur le disait lui-même, une pièce du temps de ses anciennes folies; on peut donc supposer avec certitude qu’elle avait été écrite vers l’année 1655 ou 1656… Elle reproduit avec beaucoup de vérité (en faisant la part d’hyperbole) la physionomie physique et morale de Paris avant 1660. Il y a dans ce poème, entaché de négligence et d’incorrections, une verve, une énergie, une couleur qu’on ne trouve que chez les poètes de l’école de Saint-Amant. C’est Saint-Amand que Claude Le Petit a voulu imiter, en opposant son Paris ridicule à la Rome ridicule de son maître… Mais Claude Le Petit est allé plus loin que Saint-Amant, et l’on doit même supposer que les passages les plus hardis de son ouvrage furent supprimés ou adoucis dans les impressions qui ont été faites après sa mort ».
Parmi les vers burlesques on remarque notamment : Un homme yvre qui revient de la foire ; Batterie dans un Cabaret ; Un Singe sur une fenêtre ; Le Pain de Gonesse ; Les Promenades du Pont-neuf, les entretiens du soir, & les avantures amoureuses qui s’y passent ; Le Vin d’Espagne de la croix du Tiroir ; Un mauvais lieu que l’on fait sauter ; Un voisin, à qui une voisine donne rendez-vous pour passer la nuit avec elle ; Crieurs d’eau-de-vie ; Coupeur de bourse pris sur le fait… etc.
« Quelle procession de gens / Qui retourne de Sainct Laurens ! / Regarde cette populace / Qui nous précède, & qui s’amasse / Autour d’un homme, asseurément / Plus plein de vin qu’un Allemant ; / Sans sa femme qui le caresse, / Qui le soutient, & qui le presse / De retourner au nom de Dieu, / Il pourroit coucher au milieu / De cette épaisse & sale crotte…. [Un homme yvre, p. 4].
« Icy l’on ne trouve personne, / Voilà déjà minuit qui sonne, / Nous n’avons plus rien à chercher, / Car le monde s’en va coucher ; / Toutefois par ce clair de Lune, / Il faut encore busquer fortune, / Tout s’accorde à notre désir, / Tu t’en vas avoir du plaisir, / Prenons un peu de patience / Que pas un de nous deux n’avance ; Ecoute ce coup de sifflet, / Cet homme sait bien ce qu’il fait ; / Déjà, je voy d’icy parâitre / Une Maîtresse à la fenêtre… [Un voisin à qui une voisine donne rendez-vous, p. 62-63].
Très bel exemplaire, grand de marges.
Provenance: Alexandre de Lurde (1800-1872) et Alphonse de Ruble (1833-1898). Le baron de Ruble continua la bibliothèque héritée de son oncle le comte Alexandre de Lurde; cette collection était particulièrement riche en raretés des quinzième et seizième siècles reliés pour la plupart par Trautz, avec les armoiries et les chiffres accolés des deux collectionneurs ; Dr. Desnos (ex-libris).
Du lundi au samedi
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